Le Botswana, premier producteur mondial de diamants, traverse une crise économique croissante due à l’effondrement brutal des exportations de ce secteur vital, sur fond de récession mondiale qui frappe le marché des pierres précieuses. Le pays a enregistré une chute record d’environ 50 % des exportations de diamants au cours du deuxième trimestre de cette année, un recul sans précédent qui menace l’un des piliers fondamentaux de l’économie de ce pays d’Afrique australe. Les diamants représentent un tiers du budget national du Botswana et génèrent près des trois quarts de ses recettes en devises étrangères, faisant de toute secousse dans ce secteur un impact direct et immédiat sur la stabilité économique du pays.
Dans ce contexte, Debswana, la plus grande société minière locale, a annoncé que ses revenus avaient été divisés par deux l’année dernière, ce qui reflète l’ampleur de la crise que traverse le secteur. Ce recul massif s’explique par plusieurs facteurs, dont les principaux sont :
– les droits de douane américains de 15 % imposés sur les diamants taillés et polis au Botswana. Le président Duma Boko a révélé le mois dernier qu’il menait des négociations actives avec Washington pour obtenir une exonération fiscale afin d’alléger la pression sur les exportations de son pays ;
– la profonde récession du marché mondial ;
– la montée fulgurante des diamants de synthèse produits en laboratoire, beaucoup moins chers que les diamants naturels.
Ces diamants de laboratoire représentent désormais environ 20 % du marché mondial, ce qui exerce une forte pression à la baisse sur la demande de diamants naturels botswanais. Face à ces défis, le président du Botswana pousse activement à la diversification du secteur minier et à une nouvelle focalisation sur des minerais stratégiques tels que le cobalt, le cuivre et le nickel, afin de réduire la dépendance au diamant, dont l’avenir apparaît de plus en plus incertain. Les projections de la Banque mondiale avertissent que l’économie botswanaise devrait se contracter de 3 % cette année, ce qui confirme l’ampleur des risques qui pèsent sur la deuxième plus grande économie mondiale dépendante des diamants.
