La Guinée-Bissau se prépare à accueillir, ce lundi 1er décembre, une délégation de haut niveau de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), dans une visite porteuse de messages fermes et pressants à l’égard des autorités militaires qui ont pris le pouvoir à la suite du récent coup d’État. La délégation est conduite par le président de la Sierra Leone et actuel président en exercice de la CEDEAO, Julius Maada Bio, accompagné des présidents du Sénégal, du Cap-Vert et du Togo (ou de leurs représentants). Sa mission consiste à rencontrer les nouvelles autorités, des personnalités politiques et de la société civile, et à discuter des moyens de ramener le pays le plus rapidement possible dans l’ordre constitutionnel.
Cette visite intervient quelques jours seulement après la formation par le Conseil militaire d’un nouveau gouvernement de transition, consécutive au renversement du président Umaro Sissoco Embaló, qui s’est rendu à Brazzaville (République du Congo) après avoir été écarté de la scène politique. Le nouveau Premier ministre et ministre des Finances, Elídio Teixeira Vieira, s’est exprimé pour la première fois après la prestation de serment du nouveau gouvernement au palais présidentiel de Bissau le 29 novembre, affirmant que les autorités transitoires sont prêtes à assumer leurs responsabilités malgré la controverse entourant le mode de transfert du pouvoir. Des sources au sein de la CEDEAO ont qualifié la mission à venir de « décisive », précisant que « le message sera ferme » à l’égard des auteurs du coup d’État.
Un membre de la délégation a déclaré : « Il est vrai que notre crédibilité est en jeu, mais les instructions sont claires : Bissau a besoin d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel ». Malgré les rumeurs persistantes selon lesquelles l’ancien président déchu aurait organisé une transmission orchestrée du pouvoir à un général proche de lui, des responsables de la CEDEAO ont insisté sur le fait qu’une intervention militaire « n’est pas à l’ordre du jour », affirmant qu’il faut épuiser toutes les voies pacifiques pour rétablir la situation normale.