Société

Les travailleurs du cobalt en Afrique : le coût humain de l’énergie propre

Le programme Witness a mis en lumière les souffrances de milliers de travailleurs en République démocratique du Congo (RDC), où est extrait le cobalt, ce minerai essentiel à la fabrication des batteries et des voitures électriques. Le reportage révèle le contraste brutal entre l’image mondialement promue de l’« énergie propre » et le prix humain exorbitant payé par les mineurs des exploitations artisanales et informelles. On y suit notamment l’activiste local **Egle Mojinga**, qui décrit son combat pour les droits des travailleurs comme « marcher sur une corde raide » : il tente de concilier les intérêts des multinationales avec la sécurité élémentaire d’ouvriers qui n’ont souvent ni casque, ni masque, ni aucune protection.

Il affirme que tant que les droits de ces travailleurs seront ignorés, parler d’« énergie propre » restera un slogan vide de sens. Le film donne aussi la parole directement aux mineurs. L’un d’eux témoigne : « On travaille plus de 10 heures par jour dans des galeries étroites sans aucun équipement de sécurité. Chaque matin, quand on descend dans la mine, on ne sait pas si on remontera vivant. » Un autre raconte ses maladies pulmonaires causées par la poussière toxique, mais explique qu’il n’a pas le choix : il doit continuer, car il n’a aucun autre moyen de subsistance. Des experts économiques congolais interviennent également. L’un d’eux souligne que les énormes revenus générés par l’exportation du cobalt ne profitent ni aux communautés locales ni au pays : ils partent vers les multinationales et les élites, en l’absence de contrôle étatique efficace.

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Il rappelle que « la RDC fournit plus de 70 % du cobalt mondial, mais sa population n’en voit presque rien ». Le salaire journalier d’un mineur artisanal oscille entre **3 et 4 dollars américains**. Le documentaire met en évidence que la demande mondiale croissante en cobalt, dopée par la transition vers les énergies renouvelables et les véhicules électriques, intensifie la pression sur les mines alors que les conditions de travail restent inchangées, voire empirent. En conclusion, le programme affirme que l’on ne peut parler d’un avenir énergétique durable sans s’attaquer au coût humain dans les zones d’extraction.

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