Alors que les marchés mondiaux sont plongés dans la tourmente et l’incertitude en raison de la politique commerciale volatile du président américain Donald Trump, l’or est redevenu une valeur refuge mondiale, mais pour certains pays africains, il est devenu plus qu’une simple couverture, une opportunité économique rare. Selon un rapport publié par Bloomberg, le prix de l’or a augmenté de près de 25 % depuis l’investiture de Trump le 20 janvier 2025, ce qui a contribué à stimuler l’exploitation minière dans des pays africains à court de liquidités comme le Zimbabwe, le Ghana et la Namibie.
Au Zimbabwe, en proie à une grave crise économique depuis plus de deux décennies, la production d’or a augmenté de 61 % en avril par rapport à l’année dernière, grâce à l’arrivée de milliers de mineurs artisanaux et de mineurs dans les mines, où leur production collective a doublé. « Nous devons tirer le meilleur parti de la vague de hausse des prix », a déclaré Wellington Takafarasha, président d’un syndicat représentant quelque 700 000 mineurs artisanaux. « Cette production est dans l’intérêt de la nation tout entière.» En revanche, le gouvernement a annoncé la reprise de la frappe des pièces d’or « Muse-o-Tunya », afin de se protéger contre l’effondrement actuel de la monnaie.
Au Ghana, qui peine encore à sortir d’une crise de la dette paralysante, les recettes d’exportation d’or ont augmenté de 60 % au cours des deux premiers mois de l’année. Les achats d’or de la banque centrale ont contribué à accroître les réserves et à stabiliser la monnaie locale (le cedi), qui affiche la meilleure performance face au dollar depuis avril dernier. En Namibie, le gouvernement s’est associé à la volonté des banques centrales mondiales d’accroître les réserves d’or afin de contrer les chocs économiques, capitalisant sur la hausse rapide du métal jaune. Mais cet essor ne s’est pas généralisé. Au Mali, la plus grande mine d’or est fermée depuis janvier en raison d’un différend fiscal entre les autorités militaires et Barrick Mining.
