Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed devrait inaugurer, mardi 9 septembre, le « Grand Barrage de la Renaissance » construit par l’Éthiopie sur le Nil. Ce barrage devrait doubler la production d’électricité, dont près de la moitié de la population éthiopienne est encore privée, et contribuer au développement économique en générant des devises étrangères, en stimulant le tourisme et en améliorant la pêche. Sa capacité de production est estimée à environ 5 000 mégawatts, soit le double de la production actuelle du pays.
Présenté comme le plus grand projet hydroélectrique d’Afrique, le barrage est qualifié de « révolution dans le domaine de l’énergie » par Teigabu Atalo, expert éthiopien en énergie. Ce dernier a souligné que les retombées économiques du barrage, d’une capacité totale de 74 milliards de mètres cubes d’eau, sont « colossales », notamment grâce au développement des activités de pêche autour du site et à la promotion du tourisme. Il prévoit également « la création de nouvelles villes modernes et dynamiques dans la région ».
Situé dans le nord-ouest du pays, à environ 30 kilomètres de la frontière avec le Soudan, ce barrage monumental devrait permettre un développement économique significatif, selon les experts. Le barrage est considéré comme « crucial » pour l’Éthiopie, car il « renforce les industries qui ne fonctionnaient pas à plein régime en raison des coupures d’électricité », a déclaré Samson Berhane, analyste économique éthiopien. Il a également noté que « grâce aux lignes électriques interrégionales reliant la Tanzanie, et face à la demande croissante d’électricité dans les pays voisins, le barrage générera d’importants revenus en devises étrangères », dont le pays a grandement besoin.
L’Éthiopie, dont l’économie reste largement contrôlée par l’État, souffre d’une pénurie de devises étrangères, notamment en raison de la facture des carburants et des restrictions sur les mouvements de capitaux étrangers. Le Premier ministre Abiy Ahmed a affirmé que les revenus du « Grand Barrage de la Renaissance » s’élèveraient à un milliard de dollars par an, pour un coût total estimé à environ quatre milliards de dollars.
