Le vétéran de l’opposition kenyane Raila Odinga a lancé sa cinquième candidature à la plus haute fonction du pays, cette fois avec le soutien de son ancien adversaire, le président sortant Uhuru Kenyatta, les électeurs doivent se rendre dans les bureaux de vote en août prochain, mais Kenyatta ne sera pas en compétition lors de ce scrutin en raison d’un article de la constitution qui limite le nombre de mandats présidentiels à deux de cinq ans chacun, Odinga a salué le dialogue initié par Kenyatta il y a quatre ans pour réparer la relation entre eux, après la vive dispute qui a suivi les élections de 2017.
« C’est l’homme d’Etat expérimenté qui serre la main de son adversaire », a déclaré Odinga à des centaines de milliers de supporters rassemblés dans le stade principal de la capitale kenyane, ses partisans ont chanté et dansé, vêtus des couleurs orange et bleu du « Mouvement démocratique orange » d’Odinga. Certains d’entre eux ont également brandi des banderoles du parti et des drapeaux nationaux, il est à noter qu’Odinga, lors de ses trois précédentes tentatives de prise de pouvoir, a conduit ses partisans à protester contre les résultats des élections ou à les contester devant les tribunaux, soulignant qu’il était privé de victoire. Des affrontements sanglants ont suivi les élections de 2007 et 2017.
Mais Odinga s’est réconcilié, début 2018, avec Kenyatta, qui a écarté son adjoint, William Ruto, après que ce dernier a révélé ses ambitions présidentielles, plusieurs ministres et autres hauts responsables ont assisté au lancement de la campagne d’Odinga, dont le vice-président du parti « Jubilee » (parti de Kenita), qui, s’adressant à la foule, a annoncé le soutien du président à la candidature d’Odinga, pour sa part, Odinga a exposé son plan pour améliorer le bien-être social et économique, soulignant qu’il lutterait contre la pauvreté.
William Ruto, qui s’est retiré du Jubilee Party et se présente aux élections d’un nouveau parti appelé United Democratic Alliance, appartient à un autre groupe ethnique de la Rift Valley, la rivalité entre Odinga et Ruto a commencé à faire rage sur le champ de bataille, notamment dans le centre du Kenya, dominé par l’ethnie Kikuyu, à laquelle appartient Kenyatta.
