Politique

Burkina Faso ; Les combattants volontaires en première ligne, victimes ou bourreaux?

Lorsque le gouvernement du Burkina Faso a appelé les civils à lutter contre les djihadistes terrorisant leurs communautés, Amadoum Tamboura a été poussé à agir. Mais les armes promises par les politiciens ne sont jamais arrivées, laissant l’homme de 56 ans sans défense alors que les militants attaquaient son village.

Des centaines de civils dans les villes et villages des régions du Burkina Faso touchées par les extrémistes se sont engagés à protéger leurs communautés et à combattre les groupes djihadistes depuis qu’une nouvelle loi – connue sous le nom de Volunteers for the Defence of the Homeland Act – adoptée par le parlement en janvier.

Le gouvernement, qui ne fournirait pas un nombre précis de volontaires enrôlés, avait espéré que l’initiative phare renforcerait son armée démoralisée à la suite des vagues de violence djihadiste et intercommunautaire qui ont déraciné plus d’un million de personnes – la plupart depuis le début de l’année dernière.

Et plusieurs habitants qui vivent dans les zones où opèrent les groupes d’autodéfense ont accusé les hommes de comportement abusif – du vol de bétail à l’attaque des personnes accusées de collaboration avec les militants djihadistes. Beaucoup craignent également d’être attaqués par les jihadistes, s’ils sont soupçonnés de soutenir les volontaires.

La semaine dernière, 25 personnes déplacées voyageant en convoi pour rentrer dans leur village ont été tuées par des extrémistes qui ont cité la présence de volontaires dans la région comme motif de l’attaque, selon plusieurs témoins qui se sont entretenus avec TNH.

Le plan de recrutement de volontaires a été annoncé en novembre dernier après que 37 civils ont été tués dans une attaque djihadiste contre des travailleurs d’une société minière d’or canadienne dans l’est du Burkina Faso.

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À l’époque, il s’agissait de l’une des attaques les plus meurtrières à ce jour par les djihadistes, qui ont déclenché une insurrection dans le nord aride du Burkina Faso en 2016 et se sont depuis propagés à l’est et à l’ouest, coupant de grandes parties du pays.

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