Le gouvernement éthiopien a déclaré qu’il avait l’intention d’intégrer toutes les forces spéciales régionales dans l’armée nationale ou la police fédérale, une décision susceptible d’être considérée comme une tentative de saper l’autonomie des régions autonomes, « Le gouvernement a fixé une orientation pour la construction d’une armée unique, forte et centralisée », a déclaré le gouvernement dans un communiqué, ajoutant que « des mesures pratiques ont commencé pour permettre l’intégration des forces spéciales de chaque région dans différentes structures de sécurité ».
Quelques heures avant l’annonce, les médias locaux de la région d’Amhara, la deuxième plus grande région d’Éthiopie, ont fait état d’affrontements entre les forces nationales et régionales résultant du refus des unités des forces spéciales d’Amhara de remettre des armes dans le cadre du processus de fusion, dans sa déclaration, le gouvernement a souligné que des tensions étaient apparues à Amhara, mais l’ont imputé à une incompréhension de la politique et à des groupes marginaux au sein du pouvoir régional, les forces Amhara ont soutenu les forces fédérales dirigées par le Premier ministre Abiy Ahmed contre les forces rebelles dans le nord du Tigré lorsque le conflit y a éclaté en 2020, ce n’est pas la première fois que des troubles éclatent dans la région : en mai 2022, l’ancien commandant des forces de la région d’Amhara, éminent critique d’Abe, a été arrêté avec des journalistes locaux. Et en 2019, un soulèvement mené par un autre général renégat a fait le mort du président régional et chef d’état-major de l’armée.
Les critiques disent qu’Abe, qui a remporté le prix Nobel de la paix après avoir pris le pouvoir en tant que réformateur en 2018, réprime la dissidence en Éthiopie, tandis qu’Abe affirme qu’il assure la stabilité ainsi que la loi et l’ordre dans le pays multiethnique, l’Éthiopie compte 10 régions qui jouissent d’une certaine autonomie, allant de la possession de leur propre armée régionale au droit d’utiliser leur propre langue.
