Le vice-président du Ghana, Muhammadu Bawumia, s’est déclaré prêt à diriger le pays dans son discours de lancement de campagne, s’engageant à relancer l’économie en difficulté, à lutter contre la corruption et à stimuler le secteur privé s’il est élu président en décembre, l’ancien gouverneur de la banque centrale s’est déclaré prêt à être « aux commandes » dans un discours prononcé devant des foules de partisans à l’Université d’études professionnelles d’Accra. « Je veux construire un Ghana où nous exploitons la technologie, les données et les systèmes pour parvenir à une croissance économique inclusive », a déclaré Bawumia à la foule.
« Afin de réduire durablement le déficit budgétaire et les taux d’intérêt, mon gouvernement s’efforcera de renforcer la discipline budgétaire », a-t-il déclaré, promettant de mettre en œuvre une règle qui rapprocherait les dépenses nationales des recettes, l’économiste de 60 ans a été élu à une écrasante majorité candidat à la présidentielle du Nouveau Parti Patriotique au pouvoir en novembre, l’opposant à l’ancien président John Mahama, Bumia est le premier musulman à diriger un grand parti au Ghana depuis 1992, et est également la première personne extérieure au groupe ethnique dominant de langue akan à diriger le NPP.
Celui qui gagnera sera confronté à un défi majeur, car ce pays producteur de pétrole, d’or et de cacao d’Afrique de l’Ouest peine encore à sortir de la pire crise économique qu’il ait connue depuis une génération, le Ghana a été contraint de se tourner vers le Fonds monétaire international pour un plan de sauvetage de 3 milliards de dollars après que ses finances déjà tendues se soient effondrées sous le poids des retombées économiques du virus Corona et de l’invasion russe de l’Ukraine.
Les perspectives présidentielles de Bawumia pourraient être menacées par son rôle de visage de la politique économique tout au long de la présidence de Nana Akufo-Addo, qui devrait se retirer en janvier 2025 après avoir purgé la limite constitutionnelle de huit ans, Bright Simons, vice-président du groupe de réflexion Imani Africa, basé à Accra, a déclaré que contrairement à avant, où la lignée politique de Bumia reposait sur son prétendu génie économique, « l’économie en faillite menace les fondements de sa direction du parti au pouvoir ».
