La Commission des droits humains des Nations Unies a averti que l’accord de paix renouvelé de 2018 au Soudan du Sud est gravement menacé en raison de l’escalade des attaques militaires, des opérations répressives menées par le régime, ainsi que de la présence de forces militaires étrangères dans le pays. La commission onusienne a souligné que la situation au Soudan du Sud risque de provoquer l’effondrement total de l’accord, exacerbant les divisions et intensifiant la violence. Dans un communiqué, Yasmin Sooka, présidente de la Commission des droits humains au Soudan du Sud, a déclaré que la montée de la violence pousse l’accord de paix au bord de l’effondrement, avertissant qu’un tel échec pourrait entraîner une fragmentation accrue du pays.
La commission a appelé les parties régionales, notamment l’Union africaine et l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), à intensifier la pression sur les dirigeants sud-soudanais pour mettre fin à l’escalade militaire et appliquer pleinement l’accord. Depuis mars 2025, les Forces de défense populaire du Soudan du Sud ont lancé des attaques militaires intensives, y compris des frappes aériennes sur des zones résidentielles, causant de nombreuses victimes civiles et déplaçant des milliers de personnes. L’état d’urgence a été déclaré dans plusieurs régions touchées par les opérations militaires, des rapports des Nations Unies indiquent que les forces ougandaises ont apporté un soutien aux forces sud-soudanaises, alimentant les craintes de violations généralisées des droits humains. Par ailleurs, le gouvernement a décidé de recruter des milliers de nouveaux soldats, compliquant davantage la situation sécuritaire et politique dans le pays.
Outre l’escalade militaire, le pays a connu une augmentation des arrestations politiques, notamment celle de figures de l’opposition de premier plan, comme Riek Machar, premier vice-président. Les forces gouvernementales ont continué de mener des attaques contre des zones civiles et des positions de l’opposition armée, aggravant les souffrances humanitaires dans les zones de conflit. Le conflit militaire a exacerbé la situation humanitaire au Soudan du Sud, en particulier dans l’État du Haut-Nil, qui souffre d’une insécurité alimentaire aiguë.
