L’opposant tchadien de premier plan, Succès Masra, a annoncé entamer une grève de la faim depuis sa cellule, où il est détenu depuis plus de 40 jours, pour protester contre ce qu’il qualifie de « détention arbitraire » et d’« injustice imméritée ». Dans une lettre adressée au peuple tchadien, lue par l’un des responsables de son parti lors d’une conférence de presse à N’Djamena, Masra a déclaré : « À partir de ce soir, au nom de la solidarité avec vous tous et en protestation contre l’injustice, je commence une grève de la faim ».
Masra, ancien Premier ministre, a été arrêté le 16 mai dernier pour des accusations incluant « incitation à la haine et à la désobéissance, formation de groupes armés, complicité de meurtre, incendie volontaire et profanation de tombes ». Ces charges sont liées à des violences survenues dans la région de Mandekao, au sud du pays, ayant causé la mort de 42 personnes, principalement des femmes et des enfants. Le parquet s’appuie sur un enregistrement audio datant de 2023, dans lequel Masra aurait appelé à « s’armer pour se défendre », une accusation que son équipe de défense rejette, affirmant que l’enregistrement a été sorti de son contexte.
Elle précise également qu’un mandat d’arrêt international émis contre lui avait été annulé en novembre de la même année après l’abandon des charges. De son côté, l’équipe de défense de Masra, basée à Paris, a annoncé avoir saisi la Commission des droits humains des Nations unies et le Parlement européen, exigeant l’arrêt de ce qu’elle qualifie de « mesures injustes » à l’encontre de son client.
