Un tribunal a arrêté et inculpé vendredi l’ancien Premier ministre malien Moussa Mara pour une publication sur les réseaux sociaux critiquant le rétrécissement de l’espace démocratique sous le régime militaire dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, a déclaré son avocat. M. Mara avait été convoqué à plusieurs reprises pour interrogatoire au cours du mois dernier suite à une publication sur les réseaux sociaux du 4 juillet dans laquelle il exprimait sa solidarité avec les opposants emprisonnés. Son avocat, Montaga Tall, a déclaré que M. Mara avait été empêché d’embarquer sur un vol à destination du Sénégal pour participer à une conférence régionale sur la paix et la sécurité.
Il a expliqué que la cellule judiciaire de cybercriminalité avait convoqué M. Mara vendredi et que le procureur l’avait inculpé d’atteinte à la crédibilité de l’État et de diffusion de fausses informations. Son procès a été fixé au 29 septembre. L’affaire Mara intervient dans un contexte d’insécurité croissante au Mali, qui a connu ces derniers mois une vague d’attaques meurtrières perpétrées par un groupe lié à Al-Qaïda, également actif au Burkina Faso et au Niger. Mara est l’une des rares personnalités du pays à remettre en question publiquement les mesures prises cette année pour dissoudre les partis politiques et accorder au gouvernement militaire, dirigé par Assimi Goita, un mandat de cinq ans sans élections.
En juillet dernier, les autorités ont officiellement approuvé un mandat de cinq ans pour Goita, arrivé au pouvoir après deux coups d’État militaires en 2020 et 2021, et ont déclaré que ce mandat pourrait être renouvelé plusieurs fois si nécessaire.
