Une étude réalisée par l’Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée (GIATCO) a formulé des recommandations pour assurer la sécurité dans la zone frontalière entre le Burkina Faso, le Ghana et la Côte d’Ivoire. L’étude souligne que le vol et la contrebande de bétail constituent un « outil économique » et un mécanisme de « contrôle », tant pour les groupes armés comme le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) que pour les forces de sécurité de certains pays du Sahel et pour les forces d’autodéfense combattant aux côtés des forces nationales.
L’étude, réalisée par un réseau international de 700 experts du monde entier, recommande de placer la protection des civils au cœur des initiatives de sécurité, soulignant que les forces de sécurité doivent s’attaquer au sentiment d’inefficacité des communautés afin d’assurer une protection efficace. Les patrouilles et les opérations antiterroristes doivent également éviter de se transformer en exploitation. L’étude a également recommandé d’intensifier les initiatives de sécurité transfrontalière afin de lutter contre les problèmes de sécurité transfrontalière, notamment le vol de bétail, soulignant la nécessité d’adopter des mesures proactives pour lutter efficacement contre l’insécurité et améliorer la coopération transfrontalière. L’étude a notamment mis l’accent sur la nécessité de « lutter contre la corruption qui favorise le développement du marché, les agences gouvernementales contribuant directement ou indirectement à l’économie du vol de bétail en favorisant l’impunité ».
Elle a également souligné la nécessité de renforcer la coordination entre les acteurs et d’établir un cadre coordonné entre les autorités, les services techniques et les éleveurs afin d’améliorer l’échange d’informations sur les incidents liés au bétail. L’étude a conclu que les acteurs internationaux de la stabilisation doivent reconnaître le rôle du vol de bétail dans l’instabilité et que ce phénomène, plus que d’autres économies illicites, alimente considérablement les conflits et la violence, l’étude de 40 pages, publiée le 29 juillet 2025, incluait les témoignages de plus de 150 personnes au Burkina Faso, au Ghana et en Côte d’Ivoire, dont des autorités civiles et militaires, des acteurs du secteur de l’élevage et des volontaires pour la défense de la patrie
