Politique

Le Sahel Africain : Les drones écrivent un nouveau chapitre dans le conflit

Les drones ne sont plus l’apanage des armées régulières dans la région du Sahel africain. Les groupes armés, qu’il s’agisse d’organisations jihadistes ou de mouvements séparatistes, utilisent désormais cette technologie pour mener des attaques précises, effectuer des reconnaissances et même produire du matériel de propagande. Cette transformation majeure des outils du conflit redessine les contours de la guerre et soulève des questions fondamentales sur l’équilibre des forces, les acteurs internationaux et l’avenir de la sécurité dans la région. Dans cet article, nous examinons cinq questions clés pour comprendre les dimensions de cette nouvelle guerre aérienne, telles que rapportées par un article du site *Africa Report*.

Face à des groupes capables de s’infiltrer, de frapper et de disparaître parmi la population, les armées des pays du Sahel (Mali, Burkina Faso et Niger) ont trouvé dans les drones un outil idéal pour compenser le manque de ressources humaines et logistiques. Ces appareils permettent de surveiller de vastes étendues désertiques, d’identifier des cibles et d’exécuter des frappes sans exposer les soldats au danger, cependant, cet avantage technologique n’est plus exclusif aux armées. Les groupes armés, tels que la *Jama’at Nasr al-Islam wal Muslimin* et l’*État islamique dans le Grand Sahara*, ont commencé à utiliser des drones commerciaux modifiés, d’abord pour la reconnaissance, puis comme armes offensives. Ainsi, les drones sont entrés dans l’arsenal des deux parties, devenant un élément d’une course aux armements asymétrique.

La Turquie domine le marché des drones dans le Sahel grâce au modèle *Bayraktar TB2*, produit par la société *Baykar* sous la direction de Selçuk Bayraktar. Ce drone, d’une portée de 150 kilomètres et capable de voler pendant plus de 24 heures, constitue une option économique par rapport à ses homologues occidentaux, avec un prix compris entre 2 et 4 millions de dollars, soit dix fois moins que le drone américain *Reaper*. Le Mali a reçu deux livraisons de ces drones en 2022 et 2023, tandis que le Burkina Faso et le Niger ont acquis des modèles similaires. Par ailleurs, les pays du Sahel ont commencé à se procurer le modèle turc plus avancé, l’*Akinci*, malgré son coût élevé, qui avoisine les 35 millions de dollars.

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