Le président congolais Félix Tshisekedi, lors de sa participation aux travaux de la 60e session du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, a appelé la communauté internationale à reconnaître ce qu’il a qualifié de « génocide » subi par son pays, affirmant que cette étape représente une condition essentielle pour la réalisation de la justice et la garantie de non-répétition des tragédies. Cette appel de Tshisekedi est intervenu dans un discours vidéo diffusé lors d’une conférence scientifique organisée par les Nations Unies à Genève, intitulée « Trente ans de conflits armés en République démocratique du Congo : appel à la reconnaissance des massacres oubliés ou ignorés, pour la vérité et la justice ».
Le président congolais a exhorté les États membres des Nations Unies, ainsi que les organisations régionales et internationales, à soutenir la création d’un mécanisme international « robuste » pour enquêter sur les faits et qualifier les crimes, doté de capacités d’investigation, de conservation des preuves et de renforcement de la coopération judiciaire. Tshisekedi a souligné que cette campagne « ne vise aucune communauté en particulier », mais vise à protéger l’avenir des Congolais, déclarant que « la reconnaissance du génocide est un refus de l’oubli et une construction de la paix sur les bases de la vérité, de la justice et de la réconciliation, avec des mesures concrètes de réparation et de réintégration des victimes ».
Cet appel coïncide avec le troisième anniversaire de la commémoration de ce qu’on appelle le « Genocost », un terme utilisé par Kinshasa pour désigner ce qu’elle considère comme un génocide commis contre les Congolais pour des motifs économiques. Le président congolais avait précédemment annoncé le lancement d’une campagne politique et diplomatique pour mobiliser le soutien international à cette cause, Kinshasa tient la communauté internationale pour coresponsable de l’instabilité dans l’est du pays, indiquant que la demande du Congo d’ouvrir ses frontières aux réfugiés pendant le génocide au Rwanda en 1994 a contribué à l’aggravation de la situation sécuritaire.
