Le Malawi se rend aux urnes ce mardi pour des élections où le président Lazarus Chakwera affronte son prédécesseur Peter Mutharika, avec l’inflation élevée et la pénurie de carburant parmi les principales préoccupations des électeurs. Les bureaux de vote ouvriront à 6h00 heure locale (4h00 GMT) et fermeront après dix heures. Les résultats sont généralement annoncés dans la semaine suivante. Quinze autres candidats, dont l’ancienne présidente Joyce Banda, sont en lice pour la présidence, mais les analystes s’attendent à une compétition acharnée entre Chakwera, 70 ans, et Mutharika, 85 ans. Si aucun des deux n’obtient plus de 50 % des voix, un second tour sera organisé.
Le Malawi traverse une stagnation économique depuis l’élection de l’ancien pasteur Chakwera en 2020, marquée par un cyclone dévastateur et une sécheresse régionale ayant endommagé les récoltes et aggravé les difficultés. L’inflation dépasse les 20 % depuis plus de trois ans. Les scandales de corruption ont alimenté la déception envers les deux principaux partis. Chakwera a pris ses fonctions en accusant le gouvernement précédent de Mutharika de corruption endémique, mais la gestion de ces affaires par son administration a été qualifiée de sélective et lente. Le pays, qui compte environ 22 millions d’habitants, votera également mardi pour élire les membres du parlement et des conseils locaux. Lu Neill, analyste politique principal chez Oxford Economics Africa, a déclaré : « Nous faisons face à des élections marquées par la lassitude et la frustration des gens… La question clé est : vont-ils se donner la peine de voter » ?
Il a ajouté qu’il est probable que le Parti du Congrès du Malawi de Chakwera ou le Parti Démocratique Progressiste de Mutharika forme une coalition avec des partis plus petits pour obtenir la majorité au parlement. Les deux principaux candidats se sont affrontés à trois reprises par le passé. Un tournant majeur a eu lieu lors des dernières élections, lorsque la Cour constitutionnelle a annulé la victoire de Mutharika en 2019 pour cause d’irrégularités, ordonnant une nouvelle élection remportée par Chakwera en 2020.
