Politique

La Guinée vote sur une constitution permettant au chef de la junte de se présenter à la présidence

La Guinée doit voter dimanche lors d’un référendum sur une nouvelle constitution qui permettrait au chef de la junte militaire, Mamadi Doumbouya, de se présenter à la présidence, une démarche qu’il s’était engagé à ne pas entreprendre lorsqu’il a pris le pouvoir il y a quatre ans, mercredi marque le dernier jour de la campagne pour le référendum, dernière tentative en date de transition politique en Afrique de l’Ouest et centrale, où huit coups d’État entre 2020 et 2023 ont redessiné le paysage politique régional. Une charte de transition adoptée après le coup d’État de septembre 2021 interdisait aux membres de la junte militaire de se présenter aux élections nationales et locales à venir, mais la nouvelle constitution ne contient pas cette disposition. Doumbouya n’a pas dévoilé ses intentions. Des militants ont critiqué le référendum, le qualifiant de prise de pouvoir.

Lundi, le leader de l’opposition en exil, Cellou Dalein Diallo, a appelé les Guinéens à boycotter ce qu’il a décrit comme une « mascarade », l’adhésion du parti de Diallo, l’Union des forces démocratiques, ainsi que celle du Rassemblement du peuple guinéen, dirigé par l’ancien président déchu Alpha Condé, a été suspendue pour non-respect des exigences administratives et financières imposées par la junte. Human Rights Watch a accusé le gouvernement de Doumbouya de faire disparaître des opposants politiques et de suspendre arbitrairement les activités des médias. Le gouvernement a nié toute implication dans les disparitions, mais s’est engagé à enquêter sur ces allégations. Le gouvernement n’a pas respecté l’échéance fixée pour un retour à une administration civile au 31 décembre 2024. Les élections présidentielles sont désormais prévues pour décembre.

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La nouvelle constitution prolongerait le mandat présidentiel de cinq à sept ans, renouvelable une fois, et créerait un Sénat. Le président nommerait directement un tiers des membres du Sénat, tandis que les conseils municipaux et régionaux choisiraient les deux tiers restants. Plus de 6,7 millions d’électeurs sont enregistrés, et la constitution sera adoptée si plus de 50 % des votants l’approuvent.

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