Trois personnes ont été tuées et onze enfants ont été enlevés dans la province de Cabo Delgado, au nord du Mozambique, à la suite de nouvelles attaques attribuées à des groupes armés, selon des médias locaux. Ces attaques, selon les témoignages des habitants, représentent une nouvelle escalade de la violence qui a touché plusieurs régions, notamment la ville de Palma, un centre économique majeur abritant un important complexe gazier international au Mozambique. Des témoins oculaires ont rapporté que les enlèvements ont été perpétrés par des assaillants « lourdement armés et très organisés », ravivant les craintes des habitants face aux difficultés des forces de sécurité à contenir les activités des rebelles.
La ville de Palma est une cible récurrente de ces attaques en raison de son importance économique et stratégique, car son complexe gazier accueille les investissements et projets énergétiques internationaux les plus importants du pays. Jusqu’à présent, le gouvernement n’a publié aucune déclaration officielle concernant ces dernières attaques, alors que des observateurs internationaux ont exprimé leur inquiétude face à l’instabilité persistante dans le nord du Mozambique. Les agences humanitaires ont mis en garde contre l’augmentation du nombre de déplacés et les souffrances des populations dues aux traumatismes psychologiques, tandis que des acteurs régionaux et internationaux se sont dits préoccupés par la sécurité des infrastructures gazières.
La semaine dernière, un institut gouvernemental a révélé que plus de 113 000 familles dans la province de Cabo Delgado ont besoin du soutien des autorités après avoir été contraintes de fuir en raison des attaques terroristes. Depuis octobre 2017, au moins 2 209 incidents violents ont été enregistrés dans la province, faisant 6 257 morts, dont au moins 2 631 civils. Selon les agences des Nations Unies, environ 22 000 personnes ont fui trois zones de Cabo Delgado entre le 19 et le 26 septembre dernier en raison de la recrudescence des attaques, qui, selon les estimations officielles, ont provoqué le déplacement de plus d’un million de personnes.
