Mercredi, le gouvernement nigérian a rejeté la désignation par les États-Unis de son pays comme une « nation particulièrement préoccupante » en raison d’allégations de violations des libertés religieuses, affirmant que cette décision reposait sur des informations trompeuses et des données erronées. Le secrétaire permanent du ministère des Affaires étrangères, Donma Omar Ahmed, a déclaré aux diplomates lors d’un briefing à Abuja : « Les récentes allégations étrangères suggérant une persécution religieuse systématique au Nigeria sont totalement infondées ».
M. Ahmed a affirmé, dans une salle bondée du ministère des Affaires étrangères, que la classification américaine « déforme le système constitutionnel laïc du Nigeria ». Il a ajouté : « L’État mène une campagne globale de lutte contre le terrorisme contre les groupes qui ciblent les Nigérians de toutes religions ». Il a estimé que le discours américain à l’égard du Nigeria était « insultant » et que « le dialogue et la coopération » devaient « rester la norme dans les relations entre États souverains », selon ses propos. La semaine dernière, le président Donald Trump a réinscrit le Nigeria sur la liste des pays que les États-Unis accusent de violer les libertés religieuses. Samedi, il a déclaré avoir demandé au département de la Défense de se préparer à une éventuelle action militaire « rapide » si le Nigeria ne prenait pas de mesures fermes contre le meurtre de chrétiens.
La décision de Washington de classer le Nigeria comme un pays violant les libertés religieuses a tendu les relations diplomatiques entre les deux nations. Le ministre de l’Information, Mohammed Idris, a défendu le bilan du Nigeria, déclarant lors d’une conférence de presse que les menaces de Trump d’une action militaire étaient injustifiées et déformaient les défis sécuritaires complexes auxquels le Nigeria est confronté. M. Idris a ajouté : « Toute narrative suggérant que l’État nigérian échoue à agir contre les attaques religieuses repose sur des informations trompeuses ou des données erronées ». Il a souligné que le gouvernement du président Bola Tinubu avait réalisé des progrès significatifs dans la lutte contre le terrorisme depuis sa prise de pouvoir en mai 2023.