Politique

Gabon : Sylvia et Noureddin Bongo condamnés à 20 ans de prison par contumace

La cour d’appel de Libreville a condamné, mercredi, Sylvia Bongo Valentin, épouse de l’ancien président gabonais Ali Bongo, et son fils Noureddin Bongo, à 20 ans de prison par contumace, après les avoir reconnus coupables de détournement de fonds publics, blanchiment d’argent, faux, corruption et association de malfaiteurs. Ils ont également été condamnés à une amende de 100 millions de francs CFA (environ 152 000 euros). Ce verdict correspond à la demande du parquet, qui avait également requis la confiscation de tous les biens des accusés au profit de l’État, y compris leurs comptes bancaires, leurs propriétés immobilières, leurs actifs pétroliers et miniers, ainsi que plus de cinquante entreprises.

La cour a en outre ordonné aux deux condamnés de verser 1 201 milliards de francs CFA (environ 1,8 milliard d’euros) à titre de dommages et intérêts à l’État, ainsi qu’un milliard de francs CFA à titre de préjudice moral. Présidée par le juge Jean Mixant Issa Assoumou, la cour a reconnu Sylvia Bongo coupable de réception et détournement de fonds publics, blanchiment d’argent, détournement de deniers publics et incitation à la falsification, tandis que Noureddin Bongo a été reconnu coupable de détournement de fonds publics, corruption et association de malfaiteurs. Les deux condamnés vivent actuellement en exil à Londres, ayant choisi de boycotter le procès qu’ils ont qualifié de politiquement motivé. Ils avaient été arrêtés à la suite du coup d’État du 30 août 2023 et détenus pendant 20 mois avant d’être autorisés à quitter le pays sous caution.

De son côté, le procureur général près la cour d’appel de Libreville, Eddy Minang, a déclaré que ce verdict rendait justice à la « République » et a estimé que la mère et son fils avaient « sali le pouvoir présidentiel » après l’AVC dont Ali Bongo avait été victime en 2018. Il a ajouté que Sylvia Bongo avait reçu environ 16 milliards de francs CFA (plus de 24 millions d’euros) du Trésor public à des fins personnelles, précisant qu’elle avait utilisé ces fonds pour acheter des jets privés et des palais luxueux à Londres et à Marrakech.

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