Les combats se sont intensifiés dans l’est de la République démocratique du Congo, un jour seulement après que le président américain Donald Trump a reçu à Washington des dirigeants congolais et rwandais pour signer de nouveaux accords visant à mettre fin à des années de conflit dans cette région riche en minerais. Jeudi, le président congolais Félix Tshisekedi et le président rwandais Paul Kagame ont réaffirmé leur engagement envers l’accord négocié par les États-Unis en juin, destiné à stabiliser ce vaste pays et à ouvrir la voie à davantage d’investissements occidentaux dans le secteur minier.
Trump, dont l’administration est intervenue dans une série de conflits à travers le monde pour renforcer son image de « faiseur de paix » tout en promenant les intérêts commerciaux américains, a déclaré : « Nous mettons fin à une guerre qui dure depuis des décennies ». Pourtant, sur le terrain, les combats violents se poursuivent et chaque camp se rejette la responsabilité. Le groupe rebelle soutenu par le Rwanda, AFC/M23 – qui a pris cette année le contrôle des deux plus grandes villes de l’est du Congo et qui n’est pas lié par l’accord de Washington – affirme que les forces progouvernementales mènent de vastes offensives. Le mouvement M23 a déclaré que des bombardements provenant du Burundi durent depuis plus de trois jours et ont touché des villages au Nord et au Sud-Kivu, tuant des femmes et des enfants, blessant des civils et détruisant maisons, écoles et centres de santé.
Il accuse le Burundi, allié du Congo, de coordonner des frappes aériennes avec des drones et de l’artillerie lourde. De son côté, l’armée congolaise affirme qu’elle ne cible pas les civils, mais que les affrontements persistent et que les forces rwandaises portent des coups. Elle ajoute avoir neutralisé un drone hostile entré dans l’espace aérien congolais depuis Bugalama, au Rwanda, et accuse les combattants M23 de violer à plusieurs reprises le cessez-le-feu. Le M23 annonce 23 morts et de nombreux blessés, tandis qu’un porte-parole de l’armée congolaise fait état de 11 civils tués durant les combats.