Politique

Burkina Faso et Côte d’Ivoire cherchent à restaurer leurs « relations historiques »

Dans un geste diplomatique remarquable, le Burkina Faso a accueilli, samedi 6 décembre, Adama Dosso, ministre délégué ivoirien chargé de l’Intégration africaine et des Ivoiriens de l’étranger, en visite officielle rare à Ouagadougou. Cette visite intervient dans un contexte de fortes tensions entre les deux pays depuis le coup d’État du 30 septembre 2022 dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré. Le responsable ivoirien a été reçu par le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Karamoko Jean Marie Traoré, qui a souligné que les discussions s’étaient déroulées dans un « climat de sincérité et de transparence », ajoutant : « Nous avons parlé comme des frères, avec ouverture et franchise ». Il a exprimé l’espoir que cette visite constitue une première étape vers des relations plus stables.

Le communiqué officiel précise que la chaleurosité de l’accueil reflète la volonté des autorités de Ouagadougou de « poursuivre le travail en faveur de relations pacifiques au service de l’intérêt des deux peuples », de son côté, Adama Dosso a reconnu l’ampleur des « perturbations » qu’ont connues les relations bilatérales pendant plus de trois ans, alors même que la Côte d’Ivoire accueille près de 70 000 réfugiés burkinabè. Il a indiqué que sa visite visait à dépasser les « moments de malentendu » ayant provoqué cet éloignement. Les relations entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso ont atteint leur plus bas niveau depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré à Ouagadougou.

La frontière commune a été le théâtre de plusieurs arrestations, et des militaires burkinabè accusent leur voisin du sud d’abriter des opposants cherchant à renverser le conseil militaire, allant jusqu’à considérer la Côte d’Ivoire comme une base arrière pour des groupes terroristes actifs au Burkina Faso – sans jamais fournir de preuves. Les tensions se sont encore accentuées après le décès, en juillet dernier, d’Alain Christophe Traoré, connu sous le nom d’« Allaino Faso », un activiste proche du régime militaire, dans un centre de détention à Abidjan. Alors que les autorités ivoiriennes affirment qu’il s’est suicidé par pendaison, Ouagadougou soutient qu’il a été assassiné, alimentant davantage les frictions.

  La Mauritanie appelle au retour de la stabilité au Burkina Faso
Ajouter un commentaire

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les plus lus

To Top