Politique

Tchad : l’ONU alerte sur le poids financier des escortes militaires payantes

L’ONU a tiré la sonnette d’alarme concernant le fardeau financier croissant causé par l’obligation d’escortes militaires rémunérées pour ses agences opérant dans l’est du Tchad, alors que le pays connaît un afflux sans précédent de réfugiés depuis le début de la guerre au Soudan en avril 2023. Alors que les organisations non gouvernementales se déplacent généralement sans escorte, les agences des Nations Unies se retrouvent contraintes de recourir à des escortes armées pour garantir leur sécurité, ce qui entrave désormais l’action humanitaire dans un contexte de baisse des financements internationaux.

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a souligné que « l’utilisation systématique d’escortes armées payantes dans l’Est (…) aggrave les défis financiers ». En vertu des accords en vigueur, l’ONU fait souvent appel au Détachement de protection des réfugiés et des humanitaires, une unité spéciale de la gendarmerie, pour sécuriser ses déplacements dans la région. Chaque mission sur le terrain implique de couvrir les coûts de location des véhicules, du carburant et des indemnités journalières des gendarmes accompagnateurs, ce qui a porté le budget de l’ONU consacré aux escortes à **plus de 900 000 dollars** en 2024. Selon OCHA, avec cette somme, il aurait été possible d’apporter une assistance à **plus de 3 000 Tchadiens** ou à **plus de 1 700 réfugiés soudanais**. Ces coûts affectent également le déroulement des opérations de secours : des missions sur le terrain sont parfois annulées faute d’escortes disponibles, a expliqué le responsable d’une agence.

OCHA résume la situation ainsi : **« Chaque dollar dépensé pour les escortes réduit la capacité à sauver des vies »**, insistant sur le fait que l’escorte armée doit rester un **dernier recours**, utilisé uniquement en cas de menaces avérées. Les humanitaires reconnaissent l’importance de l’escorte dans les zones où les vols et agressions sont fréquents, mais ils estiment que les autorités pourraient faire preuve de **plus de souplesse**, notamment sur les itinéraires les plus courts et les plus sûrs. Bien que des discussions sur ce sujet soient en cours depuis plus d’un an, elles se heurtent – selon un travailleur humanitaire – à **« la réticence des autorités locales, en raison de l’ampleur des sommes en jeu »**.

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