Politique

La CEDEAO rejette le plan de transition militaire en Guinée-Bissau

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a rejeté dimanche le programme de transition annoncé par les dirigeants militaires en Guinée-Bissau, et a exigé un retour rapide à l’ordre constitutionnel, en avertissant de l’imposition de sanctions ciblées contre ceux qui entravent ce processus. Les dirigeants de la CEDEAO, lors de leur sommet annuel dans la capitale nigériane Abuja, ont appelé à la libération immédiate de tous les détenus politiques, y compris les figures de l’opposition, et ont insisté sur une transition fluide et inclusive du pouvoir en Guinée-Bissau.

Omar Touray, président de la Commission de la CEDEAO, a déclaré : « Ce que les dirigeants de la CEDEAO ont décidé, c’est d’assurer une tolérance zéro absolue envers tout changement inconstitutionnel de gouvernement. » La CEDEAO a affirmé que les élections du 23 novembre ont été considérées comme libres et transparentes par ses observateurs, ainsi que par l’Union africaine et la Communauté des pays de langue portugaise. La CEDEAO a également chargé son président de diriger une délégation de haut niveau en Guinée-Bissau pour mener des discussions avec le Conseil militaire. L’organisation a précisé que, en cas de non-respect par le Conseil militaire des demandes de la CEDEAO, elle imposera des sanctions ciblées contre les individus ou groupes qui entravent le processus de transition, et a appelé l’Union africaine et les partenaires internationaux à soutenir ses efforts.

Le 26 novembre, des officiers de l’armée en Guinée-Bissau, qui se sont nommés eux-mêmes le Haut commandement militaire, ont renversé le président Umaro Sissoco Embalo, et ont installé le général Horta Inta comme président par intérim le lendemain. Le coup d’État en Guinée-Bissau est le neuvième en Afrique de l’Ouest et du Centre au cours des cinq dernières années, augmentant les craintes concernant le recul démocratique dans une région déjà confrontée à l’insécurité et à l’instabilité politique. Le président de la Sierra Leone, Julius Maada Bio, président en exercice de la conférence des chefs d’État de l’organisation, a rappelé à ses pairs la nécessité de renforcer cette institution qui compte actuellement 12 membres, et qui a commencé l’année affaiblie par le retrait de trois de ses membres fondateurs : le Mali, le Niger et le Burkina Faso.

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