Société

L’essor de la « mère patronne » : comment les femmes minières prennent le contrôle en RDC

L’essor de la « mère patronne » : comment les femmes minières prennent le contrôle en RDC

Il fait déjà nuit lorsqu’Annie Sinanduku Mwange descend du moto-taxi qui l’a conduite à travers la forêt tropicale jusqu’à la petite ville minière de Kailo. Le trajet de quatre heures depuis Kindu, la capitale provinciale du Maniema, a été épuisant, mais avant de se reposer, elle doit d’abord présenter ses respects au maire de la ville, au chef de la police et à d’autres responsables. Mwange sait que sa capacité à travailler dépend de la nécessité de rassurer les hommes aux commandes quant à leur importance.

Les femmes qu’elle est venue rencontrer boivent le thé et attendent, s’informant des affaires de la ville, dans la cour de la maison d’hôtes où elle loge. Lorsque Mwange s’assoit enfin avec eux, la nuit est tombée, les femmes se mettent au travail : il est temps de s’organiser, à la tête d’un réseau national de femmes travaillant dans l’exploitation minière artisanale, Mwange est sur le point de révolutionner le secteur en République démocratique du Congo. Mais elle a besoin de soutien et de financement pour réaliser sa vision : améliorer les communautés minières grâce à l’équité entre les sexes et aux entreprises dirigées par des femmes, en tant que présidente du Réseau national des femmes du secteur minier (Renafem), Mwange a construit depuis des années un mouvement qui s’étend à travers les 26 provinces de ce pays riche en minerais d’Afrique centrale, unissant les organisations de femmes sous une même bannière pour lutter pour leurs droits dans un secteur dont dépendent des millions de personnes pour leur subsistance.

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« Chaque programme et effort visant à réformer le secteur minier artisanal s’est concentré sur les hommes », explique Mwange. « Les femmes sont systématiquement sous-estimées et ignorées, y compris par les organisations internationales. Nous pensons que l’autonomisation des femmes est la clé pour changer le secteur et garantir qu’il profite aux communautés locales, les femmes dans la cour acquiescent. Il y a quelques années, Kailo était l’une des dizaines de villes minières où l’organisation de la société civile de Mwange, Asefa, a piloté un programme d’éducation et de formation qui a contribué à modifier la dynamique de genre et à améliorer la santé et la sécurité autour des mines.

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