L’Organisation des Nations Unies a averti lundi que le manque de financement met des millions de Soudanais déplacés dans les pays voisins en danger face à une faim et une malnutrition croissantes, en raison de l’arrêt des aides vitales. La guerre qui ravage le Soudan depuis avril 2023 a provoqué le déplacement de plus de 13 millions de personnes fuyant la violence et la faim, dont quatre millions dans les pays voisins. Le coordinateur des urgences pour la crise soudanaise au Programme alimentaire mondial (PAM), Shaun Hughes, a averti que « des millions de personnes ayant fui le Soudan dépendent entièrement du soutien du PAM, mais sans financement supplémentaire, nous devrons réduire encore davantage l’aide alimentaire ».
Il a ajouté : « Cela laissera les familles les plus vulnérables, en particulier les enfants, face à un risque accru de faim et de malnutrition ». Il a décrit la situation comme « une crise régionale globale qui s’étend à des pays déjà confrontés à une insécurité alimentaire aiguë et à des conflits », soulignant que de nombreux réfugiés soudanais dépendent principalement de l’aide des Nations Unies. En avril, le PAM a annoncé une baisse de 40 % du financement des donateurs pour 2025 par rapport à l’année précédente, tandis que le Bureau des Nations Unies pour les affaires humanitaires n’a reçu jusqu’à présent que 14,4 % du financement requis pour le programme d’aide au Soudan.
L’ONU organise lundi une conférence en Espagne visant à discuter de la crise de financement dans le contexte des crises mondiales et de la réduction significative du budget par les États-Unis, absents de la réunion. Au Soudan, plus de huit millions de personnes vivent au bord de la famine, selon les estimations, tandis que 25 millions souffrent d’une insécurité alimentaire aiguë.
