Politico a dévoilé un projet interne du prochain plan budgétaire septennal de la Commission européenne, qui stipule que ces pays continueront de bénéficier de l’aide au développement de l’UE s’ils réduisent les flux migratoires des pays africains vers l’Europe. Cette proposition reflète un durcissement de l’approche européenne en matière de migration, notamment après le soutien important des partis d’extrême droite lors des élections européennes de l’année dernière. Ce changement permettrait d’aligner davantage le programme de développement européen sur l’approche des États-Unis et du Royaume-Uni, qui utilisent l’aide étrangère comme levier pour satisfaire les priorités de leurs électeurs nationaux.
Le projet stipule que l’aide européenne aux pays pauvres serait liée à des résultats tangibles en matière de prévention de l’entrée des migrants dans l’UE. Le document, qui présente les grandes lignes de l’aide extérieure pour le cycle budgétaire septennal débutant en 2028, stipule : « Tous les outils appropriés et les leviers disponibles seront utilisés, grâce à une approche incitative flexible, y compris une révision de l’allocation des fonds liés à la migration.» Ce faisant, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, répond à la pression de son propre parti, le Parti populaire européen, et aux souhaits d’une majorité d’États membres, de l’Italie au Danemark.
Toutefois, pour que ces propositions soient efficaces, Ursula von der Leyen devra convaincre les blocs de gauche, notamment les sociaux-démocrates et les Verts, dont le soutien est essentiel à l’approbation du nouveau budget. Il s’agit d’un changement significatif par rapport au modèle actuel d’aide de l’UE, qui est largement accordé sans conditions contraignantes.
