Médecins Sans Frontières (MSF) a alerté sur une augmentation des décès d’enfants due à l’aggravation de la crise de malnutrition dans le nord du Nigéria. L’organisation a indiqué dans un communiqué que l’État de Katsina, où elle intervient depuis 2021, connaît une augmentation significative du nombre d’enfants souffrant de malnutrition sévère. 652 enfants sont décédés dans ses structures depuis janvier en raison de retards dans l’accès aux soins vitaux.
Les équipes MSF ont enregistré une augmentation de 208 % des cas d’œdèmes nutritionnels, l’une des formes les plus graves de malnutrition, au cours du premier semestre 2025 par rapport à la même période l’année dernière. La crise ne se limite pas aux enfants ; elle s’étend également aux adultes, en particulier aux femmes enceintes et allaitantes. Une enquête récente menée dans cinq centres MSF à Katsina a révélé que plus de la moitié des mères qui amenaient leurs enfants en traitement souffraient de malnutrition aiguë sévère. En réponse à cette crise, MSF a étendu ses opérations en ouvrant un nouveau centre de traitement nutritionnel à Mashi et un centre de soins hospitaliers à Toray, portant ainsi le nombre total de lits dans les deux hôpitaux à 900.
MSF travaille également avec les autorités locales pour distribuer des compléments nutritionnels à environ 66 000 enfants à Mashi. Le représentant de MSF au Nigéria, Ahmed El-Dokhari, a expliqué que la situation était extrêmement critique. « 2024 a marqué un tournant dans la crise nutritionnelle dans le nord du Nigéria, mais ce à quoi nous assistons aujourd’hui dépasse toutes les attentes », a-t-il déclaré. Il a ajouté que les coupes budgétaires opérées par les principaux donateurs, tels que les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Union européenne, ont eu un impact dévastateur sur les efforts de traitement. Dans le même ordre d’idées, le Programme alimentaire mondial a annoncé son intention de mettre fin à l’aide alimentaire d’urgence apportée à 1,3 million de personnes dans le nord-est du Nigéria d’ici la fin juillet en raison d’un manque de financement, ce qui aggrave la crise.
