Le gouvernement ghanéen a rejeté les accusations de avocats américains selon lesquelles quatre migrants africains expulsés par les États-Unis seraient détenus au Ghana, affirmant que tous les migrants expulsés ont été renvoyés dans leurs pays d’origine. Cette affaire a suscité une controverse judiciaire et humanitaire concernant l’expulsion de personnes vers des pays où elles pourraient être confrontées à des persécutions ou à la torture. Le porte-parole de la présidence, Felix Kwakye Ofosu, a déclaré à l’Associated Press que 13 Nigérians ont été renvoyés par voie terrestre dans leur pays, tandis qu’un migrant gambien a été rapatrié par avion, ajoutant : « Aucun d’entre eux n’est resté au Ghana, personne n’est détenu dans un camp, et les droits de personne n’ont été violés. »
Cependant, des avocats américains représentant quatre Nigérians ont affirmé que leurs clients sont toujours détenus au Ghana, avertissant qu’ils pourraient être victimes de persécutions s’ils étaient renvoyés au Nigeria. L’agence Associated Press a indiqué qu’elle n’a pas pu vérifier de manière indépendante leur localisation, tandis qu’un autre avocat a confirmé que le migrant gambien était bien arrivé dans son pays, l’affaire a été portée devant la juge fédérale américaine Tanya Chutkan, qui a déclaré qu’elle n’avait pas le pouvoir d’empêcher le Ghana d’expulser les migrants après leur départ du territoire américain. Elle a toutefois exprimé son « malaise et son indignation » face à ce qu’elle a qualifié d’« acceptation rapide par le gouvernement » de transférer des personnes vers des pays où elles pourraient être torturées, avertissant que cela pourrait constituer une violation d’une convention internationale interdisant la torture.
La juge a comparé la situation à une affaire précédente où un homme avait été expulsé vers le Salvador malgré des injonctions judiciaires contraires, mais elle a conclu que les autorités américaines avaient agi dans le cadre de leurs compétences en transférant les migrants africains au Ghana. Le ministère américain de la Sécurité intérieure s’est abstenu de tout commentaire, tandis que l’administration du président Donald Trump continue de mettre en œuvre sa politique d’expulsion des migrants, y compris en les envoyant vers des pays tiers lorsque leur rapatriement direct dans leur pays d’origine est impossible.
