Le gouvernement gabonais et une coalition de donateurs ont signé un accord visant à protéger 34 000 kilomètres carrés (13 000 milles carrés) de forêts tropicales du bassin du Congo dans le pays. Ce plan, baptisé « Gabon Infini », mobilise 94 millions de dollars de financements de donateurs provenant notamment du Fonds pour l’environnement mondial (GEF) et du Bezos Earth Fund, ainsi que 86 millions de dollars de fonds publics sur dix ans. L’accord financera la création de nouveaux parcs nationaux, la lutte contre le braconnage des éléphants et le développement du tourisme écologique, selon le modèle innovant « Project Finance for Permanence » (PFP) – une approche qui conditionne le décaissement des fonds à des réformes politiques majeures du gouvernement.
L’ancien ministre Maurice Ntossui Allogho, qui supervise ce nouveau plan de conservation, a déclaré que la lettre d’intention signée mardi représente « un tournant décisif » dans les efforts du Gabon pour la préservation de l’environnement. Ryan Zhestyrev Bidwell, de l’organisation à but non lucratif The Nature Conservancy qui travaille aux côtés du gouvernement, a souligné que l’importance du Gabon réside dans le fait qu’environ 90 % de son territoire est couvert de forêts intactes. Il a ajouté que le projet « Infini » permettra la création de nouveaux parcs nationaux et d’autres aires protégées, portant la couverture des forêts tropicales protégées à 30 % du territoire, contre environ 15 % actuellement.
Ce nouveau plan s’appuie sur l’opération de « conversion de dette contre nature » réalisée quelques semaines avant le coup d’État militaire de 2023. Grâce à cet accord, le Gabon avait refinancé pour 500 millions de dollars de dettes par l’émission d’obligations bleues, dont une partie des fonds est dédiée à la conservation marine. Ces annonces interviennent alors que les inquiétudes reprennent concernant les finances publiques du pays : le projet de budget 2026, adopté en septembre, prévoit presque un doublement des dépenses publiques l’année prochaine. Les agences de notation crédit avertissent que le ratio dette/PIB du Gabon pourrait approcher les 90 % (contre 73 % fin 2024).