Le gouvernement sud-africain est toujours empêtré dans un conflit fiscal entre le Congrès national africain (ANC) au pouvoir et l’Alliance démocratique (DA). Le parti DA a assigné le gouvernement en justice pour interdire l’augmentation de la TVA de 0,5 % à 15,5 %, proposée par le gouvernement. Cette augmentation devrait entrer en vigueur le 1er mai. Le gouvernement sud-africain a affirmé qu’une augmentation de 0,5 % de la TVA aiderait le pays à combler son déficit budgétaire de 13,5 milliards de rands. L’Alliance démocratique, qui a rejoint le gouvernement après la perte de la majorité parlementaire par le Congrès national africain, au pouvoir depuis longtemps, l’année dernière, a déclaré qu’elle ne pouvait pas soutenir une augmentation d’impôts qui pèserait davantage sur la majorité pauvre de la population du pays.
La TVA est due sur les biens et services, notamment la nourriture et l’électricité. Les partis d’opposition et la société civile ont critiqué le budget proposé, le jugeant défavorable aux pauvres. Selon le dernier budget, plus de 20 millions de personnes en Afrique du Sud dépendent des aides sociales, et le taux de chômage dépasse 32 %, l’augmentation des impôts devrait générer plus de 15 milliards de rands (environ 800 millions de dollars) de recettes annuelles pour financer les programmes de santé, d’éducation et de services sociaux. Le budget avait déjà été révisé pour tenir compte des coupes budgétaires dans l’aide étrangère décidées par la nouvelle administration américaine. Il s’agit du dernier désaccord en date entre les deux principaux partis, après que l’ANC a perdu sa majorité parlementaire de 30 ans, enregistrant ainsi sa pire performance électorale l’année dernière.
L’ANC et la DA ont des divergences idéologiques sur des questions telles que la politique étrangère, la réforme agraire, l’éducation et les réformes du secteur de la santé. Mercredi, ActionSA, un petit parti extérieur au gouvernement d’union nationale, a fait pencher la balance en faveur de l’ANC pour faire adopter le budget.
