L’Afrique du Sud a renouvelé son appel à la restitution des artefacts et des biens culturels pillés sur le continent pendant l’ère coloniale, exhortant les pays occidentaux à prendre des mesures concrètes et « inconditionnelles » pour restituer ce qui a été saisi de force. Cet appel a été lancé par le ministre sud-africain des Sports, des Arts et de la Culture, Gayton McKenzie, lors d’un discours prononcé lundi à Johannesburg lors de la réunion du Groupe de travail culturel du G20, M. McKenzie a déclaré : « S’il est prouvé que ces objets ont été volés, ils doivent être restitués immédiatement, sans négociation. Un vol reste un vol, qu’il ait eu lieu il y a deux jours ou il y a 200 ans».
Le ministre a souligné que la restitution de ces objets n’est pas dirigée contre l’Europe, mais plutôt une exigence fondée sur la justice historique et le respect des cultures des peuples africains. Il a souligné que les puissances coloniales ne se sont pas limitées au pillage d’œuvres d’art et d’objets, mais ont également saisi des restes humains, notamment des crânes et des dents d’Africains, qui ont ensuite été utilisés dans des expériences scientifiques et exposés dans des musées occidentaux, bien que certains pays européens aient commencé à prendre des mesures limitées pour restituer une partie de ces biens, le rythme reste lent. Le Royaume-Uni a restitué plusieurs objets au Nigéria, au Ghana et au Bénin, tandis qu’en 2022, la Belgique a restitué une dent appartenant à Patrice Lumumba, premier Premier ministre élu de la République démocratique du Congo.
Ces revendications interviennent à un moment où des voix s’élèvent sur le continent africain, notamment parmi la jeune génération, pour demander aux puissances coloniales de rendre des comptes sur leur passé, s’engager vers de véritables réparations et restaurer la mémoire volée des peuples. Lors du sommet de l’Union africaine qui s’est tenu en février dernier, les dirigeants africains ont convenu d’unifier leur position sur la demande de réparations pour l’époque de l’esclavage et du colonialisme, y compris la restitution des biens culturels.
