Politique

Contagion de la sécession : pourquoi le Somaliland se divise-t-il en deux entités ?

La naissance de l’État somalien de Khatama peut peut-être être décrite comme un exemple d’un phénomène que l’on peut appeler sécession d’un État déjà sécessionniste. Las Anod et les villes, villages et terrains divers environnants constituent depuis longtemps les parties sud-est de la République du Somaliland, qui a déclaré sa sécession de la Somalie en 1991 et a fait des efforts continus pour obtenir une reconnaissance internationale pendant plus de trois décennies, sans succès.

La déclaration de sécession de l’État de Khatama du Somaliland est intervenue après une guerre qui a duré environ six mois, menée par le peuple de Khatama contre les forces armées de la république autoproclamée, et s’est terminée par la défaite des forces du Somaliland et leur retrait de Las Anod le 25 août 2023. Le 12 avril, le Premier ministre somalien Hamza Abdi Barre, accompagné d’un grand nombre de ministres et de députés, s’est rendu à Las Anod, la capitale de l’État de Khatama, où il a été accueilli en grande pompe et par de grandes marches populaires drapées du drapeau somalien. La visite a été marquée par l’inauguration de plusieurs projets de services et l’annonce de l’adhésion officielle de l’État de Khatama aux États fédéraux de Somalie.

Il s’agit de la première visite d’un haut responsable somalien à Las Anod depuis l’effondrement du gouvernement de Ziyad Barre et la sécession du Somaliland, au nord, du reste du pays en 1991. Cette visite fait suite à des informations selon lesquelles les États-Unis avaient l’intention de reconnaître le Somaliland comme un État indépendant, ou du moins de lui accorder des privilèges de coopération diplomatique et militaire avec Washington, et de déplacer la population de Gaza vers le Somaliland en échange de cette reconnaissance. Il s’agit d’une manœuvre tactique de Mogadiscio visant à contrecarrer toute rumeur susceptible d’alimenter le sentiment séparatiste dans le nord.

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La signature d’un protocole d’accord avec l’Éthiopie par l’ancien président du Somaliland, Muse Bihi Abdi, début janvier de l’année dernière, lui accordant des terres souveraines sur la côte ouest du Somaliland pour l’établissement d’une base militaire éthiopienne, a provoqué la colère du gouvernement central somalien à Mogadiscio, qui a considéré cette décision comme une violation flagrante de la souveraineté somalienne.

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