Le maréchal Berhanu Jula, chef d’état-major des forces armées éthiopiennes, a averti que des puissances – qu’il n’a pas nommées – tentaient d’entraver les ambitions de son pays d’accéder aux côtes de la mer Rouge, estimant que ces démarches visaient à contenir le rôle potentiel de l’Éthiopie dans la sécurité de cette région. Ces déclarations ont été faites lors d’une réunion à huis clos rassemblant d’importants responsables gouvernementaux, des membres du parlement et du conseil fédéral, consacrée à l’importance pour l’Éthiopie d’obtenir un accès stratégique à la mer.
Jula a affirmé que « certaines parties œuvrent pour nous empêcher de nous approcher de la mer Rouge, malgré notre pleine disposition à coopérer avec tous pour sécuriser cette région vitale ». Dans un ton marqué par le défi, il a décrit ces tentatives d’obstruction comme n’étant pas nouvelles, mais enracinées depuis plus de six décennies, ajoutant que « certaines puissances craignent l’émergence de l’Éthiopie sur les côtes maritimes régionales, malgré notre capacité à contribuer à la protection de la sécurité de la mer Rouge ». Le maréchal éthiopien a laissé entendre, de manière indirecte, le rôle de certains pays voisins dans ce qu’il a qualifié de « tentatives d’isolement de l’Éthiopie », soutenues par des parties cherchant à éloigner Addis-Abeba de la mer.
Il a également évoqué ce qu’il a considéré comme une « complicité interne » de la part du Front de libération du Tigré, qui a gouverné le pays pendant près de trois décennies, affirmant qu’il « s’est montré complaisant envers ce projet visant à maintenir l’Éthiopie enclavée ». À noter que l’Égypte, la Somalie et l’Érythrée ont annoncé en octobre 2024 la formation d’une nouvelle alliance régionale, à la suite d’un sommet tripartite tenu dans la capitale érythréenne, Asmara. Les dirigeants des trois pays se sont engagés à renforcer leur coopération sécuritaire dans la Corne de l’Afrique, une initiative interprétée par Addis-Abeba comme dirigée contre elle, dans un contexte de tensions géopolitiques croissantes avec ces pays autour de dossiers régionaux sensibles, notamment la sécurité de la mer Rouge.
