Politique

Togo : Suspension de la diffusion de France 24 et RFI pour trois mois

France 24 et Radio France Internationale (RFI) ont été interdites de diffusion pendant trois mois au Togo, accusées de diffuser des « déclarations inexactes et biaisées » suite aux manifestations qui ont secoué le pays plus tôt ce mois-ci. Cette suspension réduit l’espace de diffusion en Afrique de l’Ouest pour ces deux médias publics français, déjà suspendus depuis des années au Mali, au Burkina Faso et au Niger, trois pays du Sahel gouvernés par des juntes militaires.

L’Autorité de régulation des médias audiovisuels au Togo (HAAC) a déclaré dans un communiqué : « Plusieurs programmes récents ont diffusé des informations inexactes et biaisées, voire contraires aux faits établis, ce qui a porté atteinte à la stabilité des institutions républicaines et à l’image du pays. » L’autorité a ajouté que cette mesure intervient « suite à des manquements répétés, signalés et rappelés officiellement, en matière de neutralité, de précision et de vérification des faits ». Elle a poursuivi : « Le pluralisme des opinions ne permet pas la diffusion de mensonges ni une présentation biaisée des événements en cours. La liberté de la presse ne peut être synonyme de désinformation ou d’ingérence. »

Début juin, des manifestations lancées sur les réseaux sociaux par des jeunes et des activistes de la société civile ont éclaté à Lomé pour protester contre le régime. Le Togo est dirigé depuis 2005 par Faure Gnassingbé, successeur de son père, qui a gouverné le pays pendant près de 38 ans. Les manifestants ont dénoncé l’arrestation des voix critiques, la hausse des prix de l’électricité et la réforme constitutionnelle qui a permis à Gnassingbé de consolider son pouvoir. Ces manifestations ont notamment été initiées par le rappeur Omarion, critique du gouvernement, arrêté fin mai avant de réapparaître dans une vidéo le 5 juin depuis un hôpital psychiatrique, où il a présenté ses excuses au président Gnassingbé.

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Dans sa décision, l’autorité de régulation a pointé trois reportages ou interventions : une interview diffusée sur France 24 contenant « des déclarations inexactes sur les prétendues conditions de détention de l’artiste Omarion », des « déclarations publiques d’un correspondant régional de France 24 appelant à la mobilisation contre les institutions républicaines », et des propos publiés par le journal *Afrique* et dans une chronique de RFI « de nature biaisée ».

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