Le gouvernement du président gabonais Brice Oligui Nguema a annoncé la création d’un nouveau parti politique, une initiative visant à unifier les partis politiques soutenant le régime en vue des élections législatives prévues en septembre prochain. L’assemblée constituante du parti doit se réunir au palais présidentiel de Libreville, la capitale, en présence du président Nguema, afin de définir la feuille de route générale de l’action politique pour la période à venir. Selon des sources internes, la structure du nouveau parti est composée d’un président et de dix vice-présidents, représentant toutes les provinces de l’intérieur, ainsi que les citoyens gabonais de la diaspora.
La structure organisationnelle comprend également la nomination d’un secrétaire général et de vice-présidents, qui superviseront le travail administratif et la gestion du personnel, ainsi que des ressources et des biens publics. La sélection de ces dirigeants sera placée sous l’autorité du président Nguema, récemment élu moins de deux ans après le coup d’État qu’il a mené contre son prédécesseur, Ali Bongo. Bien que ses fondateurs le présentent comme un cadre fédérateur pour tous les partisans du régime et incarnent un projet politique ambitieux, les observateurs craignent qu’il ne devienne une réplique du Parti démocratique gabonais (PDG), qui dirigeait auparavant le pays.
La création du nouveau parti a été accompagnée d’une vaste controverse juridique concernant la capacité du président à y adhérer. L’article 82 de la loi électorale stipule que l’adhésion de tout élu indépendant à un nouveau parti politique en cours de mandat est révoquée. Cependant, la Cour constitutionnelle du pays a statué que le président pouvait adhérer au nouveau parti, interprétant le texte comme interdisant uniquement l’adhésion à un parti politique existant. Les « bâtisseurs » sont une nouvelle instance en cours de création.
En juin dernier, l’Assemblée nationale gabonaise a adopté une loi réglementant les partis politiques du pays, notamment leur financement et leurs conditions d’agrément. Certains opposants ont qualifié la nouvelle loi de provocatrice, car elle imposait des conditions strictes d’agrément des partis, dans le but de monopoliser le pouvoir et de revenir à l’ère du parti unique.
