Dans une décision controversée, le général Assimi Goita, chef de la junte militaire au pouvoir au Mali, a approuvé une loi lui accordant un mandat présidentiel de cinq ans renouvelable sans élections. Cette approbation, annoncée jeudi, fait suite au vote la semaine dernière du parlement de transition, nommé par l’armée, en faveur de cette loi controversée, qui confère au général Goita des pouvoirs quasi absolus pour se maintenir au pouvoir au moins jusqu’en 2030. Goita est arrivé au pouvoir à la suite d’un coup d’État militaire et s’était engagé à ramener le pays à un régime civil en mars 2024, mais cet engagement a été progressivement annulé.
Cette décision a été annoncée à l’issue de consultations nationales organisées par les autorités militaires en début d’année, boycottées par la plupart des forces politiques. Ces consultations ont abouti à des recommandations visant à accorder au général Goita un nouveau mandat sans élections. Les autorités justifient cette décision par la nécessité de poursuivre la lutte contre la violence djihadiste, l’un des défis majeurs du pays. Cependant, les opposants au régime militaire voient dans cette évolution un net renversement des promesses de transition démocratique et une consolidation du pouvoir d’un seul homme en l’absence de tout mécanisme électoral.
