L’autorité suisse de réglementation des médicaments a approuvé le premier traitement antipaludique au monde pour les nouveau-nés, ouvrant ainsi la voie à sa disponibilité dans certaines régions d’Afrique où cette maladie, qui menace la vie de millions de personnes, est endémique. Le géant pharmaceutique Novartis a démontré, lors d’essais cliniques de stade avancé, que le médicament est sûr et efficace pour les bébés de moins de cinq kilogrammes, poids qu’ils atteignent généralement à deux mois.
Traditionnellement, ces nourrissons reçoivent une dose complète ou une demi-dose d’un médicament antipaludique destiné aux nourrissons de six mois ou plus. Cependant, le risque d’effets secondaires est plus élevé, car les nouveau-nés ne réagissent pas de la même manière aux médicaments. En l’absence de traitement spécialisé et parce que les nourrissons ne sont vaccinés qu’à partir de cinq mois environ, les jeunes enfants sont relativement peu protégés contre le paludisme, une maladie transmise par les moustiques qui tue environ 597 000 personnes chaque année. La plupart des décès d’enfants de moins de cinq ans surviennent en Afrique. Il n’existe pas de données précises sur le nombre d’enfants infectés, mais en 2023, on estimait à 36 millions le nombre de grossesses dans les 33 pays africains où le paludisme est répandu.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), une mère sur trois a contracté la maladie pendant sa grossesse, ce qui augmente le risque de transmission à son nouveau-né. « Chacun de ces [enfants] est une cible potentielle du paludisme », a déclaré le Dr Lutz Hegemann, responsable du programme de santé mondiale de Novartis, à Euronews Health. « Nous ne voulons laisser aucun patient de côté, quel que soit son âge». Huit pays africains – le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Kenya, le Malawi, le Mozambique, le Nigéria, la Tanzanie et l’Ouganda – devraient approuver rapidement le médicament dans le cadre d’un partenariat avec Swissmedic, l’organisme suisse de réglementation des médicaments. Hegemann a indiqué que Novartis espère déployer le médicament dans ces pays d’ici l’automne, et que d’autres pays suivront, sur une base non lucrative.
