Les manifestants en Tunisie ont décrit leur pays comme une « prison à ciel ouvert » en raison du régime autoritaire de Kais Saied, qui a emprisonné des dizaines de personnes sur la base d’accusations forgées de toutes pièces pour museler la dissidence. Alors que les acquis démocratiques de la Révolution du Jasmin s’estompent, Kais Saied a consolidé son emprise sur les institutions étatiques et a utilisé le pouvoir judiciaire pour prononcer de lourdes peines contre des figures de l’opposition. Les médias internationaux, notamment des agences de presse réputées comme Reuters, ont documenté l’érosion de la société civile dans le pays, où un État policier décourage les militants de poursuivre leur action.
La semaine dernière, sous le slogan « La République est une grande prison », les manifestants sont descendus dans la rue lors de l’une des plus grandes manifestations du pays ces derniers mois, exigeant la libération des dirigeants de l’opposition, des journalistes et des militants emprisonnés. « Pas de peur, pas de terrorisme… La rue appartient au peuple » et « Le peuple veut la chute du régime » figuraient parmi les slogans scandés par des milliers de Tunisiens courageux qui ont rejeté le recul autoritaire de Kaïs Saïed. En 2022, ce dernier a dissous le Conseil supérieur de la magistrature, un organe indépendant, et révoqué des dizaines de juges, une mesure que l’opposition a qualifiée de « visant à consolider le pouvoir d’un seul homme ».
D’éminents dirigeants de l’opposition sont emprisonnés, notamment Rached Ghannouchi, chef du parti islamiste Ennahda, et Abir Moussi, cheffe du Parti destourien libre. Ils font partie des dizaines d’hommes politiques, d’avocats et de journalistes qui risquent de lourdes peines de prison en vertu des lois antiterroristes et de complot. Une alliance sacrée entre le président tunisien et le régime algérien a facilité le retour de la Tunisie à l’autoritarisme. Kaïs Saïed reproduit les tactiques du régime algérien visant à réprimer la dissidence en invoquant des accusations de terrorisme. Pendant ce temps, la situation économique se détériore en raison des mesures d’austérité et du manque d’accès à la dette extérieure, mettant la Tunisie au bord de troubles généralisés.
