Human Rights Watch a condamné l’arrestation de trois militants tunisiens de premier plan et leur condamnation injuste lors d’un procès fictif pour des accusations de complot et de terrorisme. Le 27 novembre 2025, la cour d’appel de Tunis a condamné 34 accusés dans l’« affaire du complot » à motivation politique, dont des opposants politiques, des militants et des avocats, à des peines de prison allant de 5 à 45 ans, depuis lors, les autorités ont arrêté Chaima Issa, militante politique, Ayachi Hammami, avocat des droits humains, et Ahmed Nejib Chebbi, opposant politique de premier plan. Les trois ont été condamnés respectivement à 20, 5 et 12 ans de prison.
Mardi, dans un communiqué de presse, le directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch a déclaré : « L’arrestation de figures éminentes de l’opposition est la dernière étape du plan du président Kaïs Saïed pour éliminer toute alternative à son régime autocratique ». Les accusés ont été visés par des charges infondées en vertu de plusieurs articles du Code pénal tunisien et de la loi antiterroriste de 2015, pour complot visant à déstabiliser le pays. Human Rights Watch a examiné les documents judiciaires de l’affaire et conclu que les accusations sont sans fondement et ne reposent pas sur des preuves crédibles.
Depuis que le président Kaïs Saïed a pris le pouvoir, les autorités ont considérablement intensifié la répression de l’opposition. Dès le début de l’année 2023, elles ont accru les arrestations arbitraires et la détention de personnes de divers spectres politiques perçues comme critiques envers le gouvernement. Les attaques répétées des autorités contre la justice, y compris la dissolution par Saïed du Conseil supérieur de la magistrature, ont gravement compromis son indépendance et mis en péril le droit des Tunisiens à un procès équitable.