La ville japonaise de Yokohama accueillera, du 20 au 22 août, le Sommet international de Tokyo pour le développement de l’Afrique (TICAD), dans une tentative de raviver l’élan perdu lors de la huitième édition tenue à Tunis en 2022, fortement impactée par la pandémie de Covid-19. Ce sommet se tient cette année après une interruption de trois ans, dans le cadre du système de rotation instauré depuis 2016 entre une organisation africaine et une japonaise. Organisé à nouveau à Yokohama, ville côtière qui avait vu en 2019 des engagements ambitieux de l’ancien Premier ministre Shinzo Abe, notamment pour renforcer le rôle du secteur privé en Afrique et coopérer avec les pays du continent pour réformer le Conseil de sécurité de l’ONU.
Bien que le sommet de Tunis ait été une opportunité pour réajuster les relations, les répercussions de la pandémie ont bouleversé les priorités, mettant l’accent sur la sécurité sanitaire et alimentaire. Cependant, l’absence de l’ancien Premier ministre Fumio Kishida, testé positif au virus, ainsi que celle de plusieurs dirigeants africains, ont affaibli l’impact du sommet et conduit à un refroidissement des relations, selon des analystes à Tokyo. Malgré cela, le Japon n’a pas renoncé à son engagement envers l’Afrique. Kishida a annoncé un plan d’investissement de 30 milliards de dollars d’ici 2025, axé sur le développement du capital humain, l’éducation et la santé, en contraste avec l’approche chinoise centrée sur les grands projets d’infrastructure.
Tokyo cherche à s’établir comme un partenaire de développement, et non un simple bailleur de fonds, en adoptant une politique basée sur le respect des normes internationales de financement, le soutien à une gouvernance saine et les valeurs démocratiques.
Des chercheurs soulignent que le Japon reconnaît qu’il ne peut concurrencer la Chine en Afrique avec les mêmes outils, et se positionne donc comme une alternative basée sur la confiance et la coopération. Dans un contexte de volatilité des marchés mondiaux des matières premières, les ressources africaines restent cruciales pour le Japon, qui fait face à des critiques pour avoir concentré son aide sur les pays riches en ressources.
