Les autorités américaines ont annoncé l’extradition de trois citoyens ghanéens arrêtés dans la capitale, Accra, dans le cadre d’une enquête de sept ans menée par le Bureau fédéral d’investigation (FBI). Les trois individus, âgés de 36 à 40 ans, sont accusés d’avoir dirigé un réseau international d’escroquerie émotionnelle en ligne, qui aurait détourné plus de 100 millions de dollars entre 2016 et 2023. Surnommés « les patrons » au sein de leur réseau, ils appelaient leurs victimes « les clients ». Les enquêtes révèlent qu’ils ciblaient principalement des individus aux États-Unis et en Europe via les réseaux sociaux, en utilisant de fausses identités pour séduire des personnes souvent seules, en particulier des personnes âgées, dans le but de les dépouiller financièrement.
En Afrique de l’Ouest, ces escrocs sont connus sous des noms locaux comme « Yahoo Boys » au Nigeria et « Sakawa Boys » au Ghana. Dans certaines communautés, ils ne sont pas considérés comme des criminels, mais comme des personnes ayant réussi grâce à leurs richesses. Certains se présentent comme des producteurs musicaux ou des artistes et redistribuent parfois leurs gains au sein de leurs communautés. Avec l’évolution des technologies, ces escrocs utilisent désormais des outils d’intelligence artificielle pour falsifier des images, des vidéos et modifier des voix, rendant leur détection plus difficile et augmentant le nombre de victimes. Bien qu’il n’existe pas de statistiques précises sur l’ampleur de l’escroquerie émotionnelle, les chiffres indiquent une hausse de ce phénomène. Aux États-Unis, les escroqueries en ligne ont augmenté de 33 % en 2024, atteignant environ 16 milliards de dollars, selon des rapports officiels.
Face à cette montée en puissance, des groupes de soutien sur les réseaux sociaux, comme la page « Aide aux victimes d’escroquerie émotionnelle », tentent d’offrir du soutien et de sensibiliser, mais leurs efforts restent limités face à l’ampleur croissante du phénomène.
