Politique

Le Ghana réévalue ses relations avec les pays du Sahel face à l’escalade des tensions sécuritaires

L’envoyé spécial du Ghana auprès de l’Alliance des États du Sahel, Larry Gbevlo-Lartey, a annoncé que son pays envisage de réévaluer ses relations avec les pays de la région en raison des défis sécuritaires croissants. Cette déclaration intervient après sa participation au Dialogue africain pour la paix, organisé par l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki. Il a souligné la possibilité de relancer l’**Initiative d’Accra**, lancée en 2017 pour lutter contre le terrorisme et regroupant le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo, le Mali, le Burkina Faso et le Niger.

Gbevlo-Lartey a déclaré que « le Ghana cherche à garantir de bonnes relations de voisinage, car l’aggravation du terrorisme au Sahel pourrait s’étendre à notre territoire ». Il a également indiqué que son pays travaille à regagner la confiance des dirigeants des pays du Sahel (Mali, Burkina Faso et Niger) après leur retrait de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en janvier dernier. L’envoyé ghanéen a révélé que parmi les propositions envisagées figurent la restructuration de l’Initiative d’Accra, notamment en changeant son nom pour la rendre plus inclusive, ou en transférant le centre des opérations conjointes au Burkina Faso, « qui se trouve au cœur de la tempête ». Il a également mentionné la création d’une force de renseignement conjointe.

Il a insisté sur le fait que le Ghana privilégie une approche basée sur le dialogue plutôt que sur les sanctions, avertissant du risque de perte d’influence africaine si le terrain est laissé libre à d’autres puissances comme la Russie, la Turquie, le Qatar ou certains pays européens cherchant à renforcer leur présence dans la région. Lors d’une visite au Mali en mars dernier, le président ghanéen John Mahama avait affirmé que « l’Initiative d’Accra n’est pas encore morte », appelant à conjuguer les efforts pour la remettre sur les rails. De son côté, l’Alliance des États du Sahel (Mali, Niger, Burkina Faso) continue de renforcer sa coopération militaire et politique, y compris en explorant la création d’une union confédérale avec une monnaie et un passeport communs.

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