Dans un signe de transformation de la politique américaine envers la région du Sahel, une délégation du Congrès américain a visité la capitale burkinabè Ouagadougou le mois dernier, marquant leur première entrée dans le pays depuis les coups d’État militaires qu’il a connus, dans le cadre de ce que l’administration du président Donald Trump décrit comme une « approche pragmatique » pour traiter avec les régimes post-coup, selon ce que rapporte le magazine Africa Report, après que les troubles sécuritaires et politiques ont empêché leurs visites à deux occasions précédentes, trois membres du Congrès – dont le républicain Austin Scott et les démocrates Jimmy Panetta et Salud Carbajal – ont réussi à passer environ quatre heures à Ouagadougou, avec le soutien du Département d’État et du commandement des forces américaines en Afrique (AFRICOM).
La délégation n’a pas rencontré le chef de la transition, Ibrahim Traoré, mais elle s’est réunie avec le président du parlement transitoire, Ousséna Bougouma, et a insisté sur la nécessité de revenir à la voie démocratique comme condition pour reprendre une coopération pleine et entière, selon Africa Report. Le représentant Scott a déclaré au magazine que « la sécurité est une condition pour le commerce, et sans sécurité, il n’y aura pas de commerce », soulignant que la phase actuelle impose la coopération avec ces pays malgré les divergences. Quant à Panetta, il a indiqué que la levée des restrictions américaines, imposées en vertu de la section 7008 des crédits d’aide extérieure, exige des étapes concrètes de la part des autorités sahéliennes, en tête desquelles l’organisation d’élections libres et honnêtes. Cette visite intervient après des tournées de hauts responsables de l’administration Trump au Burkina Faso, au Mali et au Niger, dans le contexte des efforts de Washington pour lever les restrictions sur l’« Alliance des États du Sahel ».
Et selon Africa Report, ces initiatives se sont concentrées sur la lutte contre le terrorisme et l’échange d’informations de renseignement, ainsi que sur l’exploration d’opportunités d’investissement américain, dans le cadre de la quête de l’administration pour obtenir des minerais stratégiques. Les relations militaires restent un point sensible, particulièrement après l’expulsion des forces américaines de la base d’Agadez au Niger l’année dernière.
