Les ministres des Affaires étrangères de l’Alliance des États du Sahel (Mali, Niger et Burkina Faso) ont rencontré le président de la Commission de l’Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, pour discuter de la coopération entre les deux organisations, y compris la lutte contre le terrorisme. La réunion s’est tenue en marge de la 80e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, selon le ministère des Affaires étrangères du Burkina Faso. Les ministres Abdoulaye Diop (Mali), Bakary Yaou Sangaré (Niger) et Karamoko Jean Marie Traoré (Burkina Faso) ont souligné les principales attentes de l’Alliance des États du Sahel vis-à-vis de l’Union africaine dans le contexte de la crise persistante dans la région. Ils ont insisté sur le fait que les décisions de l’organisation doivent tenir compte des réalités locales.
Les délégations des pays de l’Alliance ont salué les initiatives du président de la Commission de l’Union africaine visant à instaurer le dialogue, notamment l’envoi de missions pour évaluer la situation sur le terrain. Le ministre Traoré a déclaré : « Nous devons corriger les idées fausses en nous immergeant dans notre réalité et en interagissant directement avec les régions. […] Toute l’Afrique, et pas seulement la région du Sahel, est confrontée au terrorisme. Nous ne pouvons pas parler de lutte contre le terrorisme sans les pays de l’Alliance ». Les ministres ont également exprimé leur regret face à « l’absence de vérité de la part de la communauté internationale ». Ils ont estimé que le terrorisme dans la région perdure en grande partie à cause des ingérences extérieures et du soutien provenant des pays voisins.
De son côté, le président de la Commission de l’Union africaine a pris note des préoccupations des ministres de l’Alliance. Youssouf a promis que l’Union africaine, sous sa direction, s’efforcerait d’adapter ses décisions à la réalité nationale et d’« éviter d’isoler les États membres de l’Alliance des États du Sahel ». Mahmoud Ali Youssouf a déclaré : « La Commission que je préside continuera à soutenir l’Alliance, à lui fournir des conseils et à prendre en compte ses critiques. Nous avancerons ensemble ».
