Le parti de l’Union démocratique des bâtisseurs, fondé il y a quelques mois par le président Brice Clotaire Oligui Nguema, est arrivé en tête des résultats du premier tour des élections législatives au Gabon, les premières depuis le coup d’État militaire de 2023 qui a mis fin à plus d’un demi-siècle de domination de la famille Bongo. Selon les résultats provisoires annoncés par le ministre de l’Intérieur, le parti présidentiel a remporté 55 sièges sur les 145 que compte l’Assemblée nationale, tandis que le Parti démocratique gabonais, autrefois dirigé par l’ancien président Ali Bongo Ondimba, n’a obtenu que 3 sièges.
Un second tour est prévu le 11 octobre dans 77 circonscriptions électorales, où la compétition opposera principalement ces deux partis. Ces élections s’inscrivent dans le cadre d’un retour progressif à l’ordre constitutionnel, après l’adoption d’une nouvelle constitution par référendum en 2024. Cette constitution renforce les pouvoirs du président tout en réduisant le rôle du Parlement, qui n’a plus la capacité de renverser le gouvernement. Les élections se sont déroulées selon une nouvelle loi électorale qui a suscité une vive controverse. L’opposition l’a critiquée, estimant qu’elle facilite la participation des militaires aux scrutins, y compris celle du président Oligui Nguema, qui a remporté l’élection présidentielle d’avril dernier.
Bien que le ministère de l’Intérieur et la mission d’observation civile aient qualifié le déroulement du premier tour de « satisfaisant », la période de dépôt des recours reste ouverte jusqu’au 8 octobre devant la Cour constitutionnelle. Ces développements indiquent que le Gabon se trouve à un tournant politique, entre un processus visant à consolider la légitimité du nouveau régime et une opposition qui considère que les règles du jeu électoral restent biaisées en faveur du pouvoir en place.
