Politique

Le parti au pouvoir au Zimbabwe agit pour prolonger le mandat du président Mnangagwa

Le parti au pouvoir, l’Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (ZANU-PF), a annoncé qu’il entamerait des démarches pour prolonger de deux ans le mandat du président Emmerson Mnangagwa, ce qui pourrait le maintenir au pouvoir jusqu’en 2030. Cette proposition a été adoptée samedi lors de la conférence annuelle du parti à Mutare, dans l’est du pays, où les délégués ont chargé le gouvernement de commencer à rédiger une législation pour amender la Constitution, selon Ziyambi Ziyambi, ministre de la Justice et secrétaire aux affaires juridiques du parti. La Constitution oblige Mnangagwa, âgé de 83 ans, à quitter son poste en 2028 après deux mandats électifs. Tout amendement nécessiterait une modification constitutionnelle et, selon les experts juridiques, probablement un référendum populaire.

La proposition a été accueillie par des applaudissements enthousiastes des délégués, dans une ambiance reflétant le style de gouvernance du parti depuis l’indépendance du pays en 1980. Le ZANU-PF domine le Parlement, ce qui lui confère une influence considérable, bien que certains milieux mettent en garde contre d’éventuels recours juridiques contre cette initiative. Mnangagwa avait auparavant affirmé son attachement à la Constitution et son absence de volonté de prolonger son séjour au pouvoir. Cependant, ses partisans ont discrètement poussé pour une extension de son mandat depuis les élections controversées de l’année dernière, tandis qu’une faction du parti, proche du vice-président Constantino Chiwenga, s’oppose à cette démarche.

Blessed Geza, un vétéran de la guerre de libération et allié de Chiwenga, est l’une des voix les plus critiques contre cette prolongation, il utilise des diffusions en direct sur YouTube pour dénoncer cette initiative, attirant des milliers de spectateurs. Cependant, les appels à des manifestations populaires n’ont pas rencontré un large écho, dans un contexte de forte présence sécuritaire à Harare et dans d’autres villes. Mnangagwa n’a pas abordé la question de la prolongation lors de son discours de clôture à la conférence, et Chiwenga n’a pas non plus commenté la proposition ni les protestations. Mnangagwa a pris le pouvoir en 2017 après le renversement de l’ancien président Robert Mugabe, promettant des réformes démocratiques et économiques. Cependant, ses détracteurs l’accusent de transformer les élections en rituels contrôlés, d’affaiblir le système judiciaire et de réprimer l’opposition.

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