Politique

Cameroun : Le candidat présidentiel Issa Tchiroma défie les autorités en revendiquant sa victoire

Le candidat de l’opposition et ancien porte-parole du gouvernement, Issa Tchiroma Bakary, a proclamé sa victoire lors des élections du 12 octobre, affirmant avoir battu le président Paul Biya, âgé de 92 ans, qui cherche à prolonger son règne de 43 ans pour sept années supplémentaires. Le gouvernement et le parti au pouvoir de Biya ont critiqué la déclaration de Tchiroma, plusieurs responsables la qualifiant d’illégale. Le Conseil constitutionnel camerounais n’a pas encore publié les résultats définitifs et dispose d’un délai jusqu’au 27 octobre pour annoncer le vainqueur.

Suite aux protestations dénonçant des allégations de fraude, le Conseil constitutionnel a annoncé qu’il commencerait à examiner les plaintes mercredi, et son verdict sera décisif pour déterminer l’identité du prochain président. La déclaration du Conseil reflète le sentiment de nombreux citoyens, qui ont exhorté l’institution à garantir l’absence de falsification des résultats. Le défi lancé par Tchiroma et sa promesse de défendre ce que cet homme de 76 ans appelle sa victoire suscitent des craintes d’éclatement de violences dans ce pays d’Afrique centrale. Dans une déclaration de la Conférence nationale des évêques du Cameroun (NECC), les évêques catholiques ont exprimé le besoin de paix et de stabilité. Les religieux ont déclaré espérer que le résultat officiel reflétera la volonté des électeurs et qu’« aucune autorité concernée par cette affaire ne modifiera quoi que ce soit ».

Certains évêques de l’Église ont ouvertement critiqué Biya et son style de gouvernance. En janvier, Mgr Yaouda Hourgo, évêque du diocèse de Yagoua dans la région de l’Extrême-Nord, a déclaré qu’il serait préférable que « le diable » prenne le pouvoir plutôt que Biya ne cherche à être réélu. Dans son homélie, il a affirmé : « Nous ne souffrirons pas plus que cela. Nous avons assez souffert. » Dans un message adressé aux juges, les évêques catholiques ont répété un message simple : « La vérité vous rendra libres ».

  Un tribunal militaire condamne des dissidents à sept ans de prison au Cameroun
Ajouter un commentaire

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les plus lus

To Top