Le leader de l’opposition camerounaise, Maurice Kamto, exclu des élections présidentielles du 12 octobre, a appelé au respect du choix des électeurs et à la retenue des autorités, dans un contexte de tensions croissantes autour du dépouillement des votes et d’allégations croissantes de fraude, dans un climat politique extrêmement volatile, dans un communiqué publié sur ses comptes de réseaux sociaux, Kamto a exhorté à « respecter la décision du peuple », mettant en garde contre toute manipulation des résultats, alors que la Commission nationale de recensement des votes s’apprête à entamer ses travaux, Kamto a déclaré : « Les résultats officiels doivent refléter le choix du peuple camerounais, exprimé librement dans les urnes », insistant sur la nécessité de transparence et d’intégrité.
Il a averti que les tensions « se sont dangereusement intensifiées » depuis le jour du scrutin en raison des « actes et comportements répréhensibles » observés lors du processus de vote, qui pourraient « affecter négativement le résultat final » de l’opération. Kamto a également mis en garde contre le risque d’affrontements violents entre Camerounais, à un moment où le pays souffre déjà de multiples crises, telles que la pauvreté, les conflits armés dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, et les attaques du groupe Boko Haram dans l’Extrême-Nord. Il a exhorté les forces de sécurité et les autorités à agir « avec sagesse et la plus grande retenue », et à ne pas traiter les citoyens exprimant pacifiquement leurs opinions comme des « criminels ». « Les véritables menaces à l’ordre public sont ceux qui cherchent à dénaturer la voix du peuple », a-t-il ajouté, soulignant que le Cameroun, « en tant que nation commune », ne peut supporter davantage de divisions qui risqueraient de le plonger « dans les abysses de l’histoire ».
Jeudi, le Conseil électoral a confirmé la formation de la Commission nationale de recensement des votes, chargée de collecter et de compiler les résultats. Composée de 33 membres et présidée par Essombey Emile du Conseil constitutionnel, cette commission regroupe des juges, des responsables gouvernementaux, des membres de l’organisme électoral du Cameroun (ELECAM) et des représentants des partis politiques en lice.
