Le candidat de l’opposition camerounaise, Issa Tchiroma, a revendiqué sa victoire à l’élection présidentielle tenue le 12 octobre, exhortant le président Paul Biya à accepter sa défaite et à « respecter les résultats des urnes ». Dans un discours publié sur sa page Facebook depuis sa ville natale de Garoua, dans le nord du pays d’Afrique centrale, Tchiroma a déclaré : « Notre victoire est claire. Elle doit être respectée. Le peuple a choisi. Ce choix doit être honoré ». Tchiroma, ancien porte-parole du gouvernement et ministre du Travail à la fin des années 70, aujourd’hui âgé d’une soixantaine d’années, s’est séparé de Biya plus tôt cette année. Il a mené une campagne qui a attiré de grandes foules et obtenu le soutien d’une coalition de partis d’opposition et de groupes de la société civile.
Sans nommer directement Tchiroma, le Mouvement démocratique du peuple camerounais (CPDM), dirigé par Biya, a dénoncé mardi sa revendication de victoire, la qualifiant de « supercherie odieuse ». Le parti a ajouté que seul le Conseil constitutionnel est habilité à proclamer les résultats. Le porte-parole du mouvement, Jacques Fame Ndongo, a déclaré dans un communiqué : « C’est un acte inacceptable dans un État de droit ». De même, le ministre de l’Administration territoriale a critiqué Tchiroma dans un communiqué distinct, promettant de maintenir l’ordre public et de garantir la protection des citoyens et de leurs biens pendant la période électorale. Paul Biya, âgé de 92 ans et plus ancien chef d’État au monde, brigue un huitième mandat après 43 ans au pouvoir.
Les analystes prévoyaient que son contrôle sur les institutions étatiques et la division de l’opposition lui donneraient un avantage lors de l’élection, malgré un mécontentement croissant face à la stagnation économique et à l’insécurité. Tchiroma a salué les électeurs pour avoir résisté à l’intimidation et être restés dans les bureaux de vote jusqu’à tard dans la nuit pour protéger leurs voix. « Je remercie également les candidats qui m’ont adressé leurs félicitations et reconnu la volonté du peuple », a-t-il déclaré.
